Marche St-Roch à Sart-Eustache |
Historique du village. Un acte de l'Abbaye d'Oignies cite le nom de Sartum pour cet endroit, ce mot latin signifiant lieu défriché et rendu cultivable. En 1289, on trouve déjà en français Sart ale Stache (stache, c'est un poteau, un pieu, une potence sans doute). Mais une autre origine est peut-être "Sart à l'estache (sous la dépendance) de Biesme-al-Colonoise". En effet, le village dépendait autrefois du ban de Biesme, qui appartenait aux comtes de Namur. Ce sera Sart-Eustache en 1665, Sart-Saint-Eustache au XIXe siècle, puis à nouveau Sart-Eustache. Les premiers habitants s'étaient installés sur les bonnes "terres du Blanc", vers la Ramée et le village de Le Roux; une petite église y fut même érigée : ce fut le "vieux village". Un moulin, déjà cité en 1265, allait attirer à l'autre bout du village les activités d'une forge, au "Petit Sart", en extension des ateliers métallurgiques de Biesme, tenus par un certain Hanosset, feron de Presles. Pierre de Sire en fut le maître de forge en 1571 et on y comptait deux forges avec fourneaux, marteaux et affinoir. Il aménagea, auprès de ses usines, une tour qui constitue la partie la plus ancienne du château de Sart-Eustache. Cette activité nouvelle déplaça le centre villageois et le "vieux village" disparut peu à peu. Son fils François de Sire, capitaine d'une compagnie d'infanterie au service de la Sainte Ligue, héritera en 1595 de la "Thour, maison, fourneu, forge, jardins et terres labourables situez au Sart à Stache, d'environ 7 bonniers..." C'est le 29 juillet 1605 qu' il devint seigneur de Gougnies . Il reçut cette seigneurie et fut anoblit par les archiducs Albert et Isabelle, en remerciement des services rendus. En 1665, Marguerite de Sire vendit l'exploitation à Jean Desmanet, dont la famille avait été anoblie en 1660 par Philippe IV. Suite à la vente, la famille de Sire quitta le château de Sart-Eustache pour résider à Gougnies, jusqu' aux environs de 1750. On trouve une descendance à stave, puis à Melin. Une épitaphe dans le pavement de l'église paroissiale de Gougnies nous invite à prier pour l'âme de "noble demoiselle Marie Bonne Françoise DE SIR, fille de Pière François De Sir esquier, seigneur de Gougnies décédée le 1 de iulet 1706". Les armoiries se trouvant au-dessus (hure de sanglier et, au cimier, un bras dont la main brandit une épée) ne laissent aucun doute. En 1702, Jean Desmanet de Biesme acheta le Petit Sart et devint le premier seigneur local. Trois générations et deux siècles plus tard, les biens et terres passent à la famille de Bruges, puis aux de Giey en 1876 et enfin au d'Orjo de Marchovelette depuis 1890. Le château de Sart-Eustache forme un bel ensemble architectural du XVIe siècle, avec parc et étang, au pied de la nouvelle église construite en 1860. |
Historique de la Marche. C’est l'une des plus anciennes unités de l'Entre-Sambre et Meuse. On ne parlait pas encore de Marche Saint-Roch mais d'une compagnie de marcheurs qui était soutenue par MM. Amour et Paul de Bruges d'abord, par le baron Guillaume de Giey ensuite. Selon la tradition, le dimanche suivant la Saint-Feuillen, la compagnie, en grand uniforme, dînait au château du Sart, faisait le tour du village puis était reçue par tous les officiers. On y marche au moins depuis 1830. Il est attesté que les marcheurs du Sart ont participé aux Saint-Feuillen de 1886, 1893, 1900 et 1907. La dernière sortie de l'ancienne marche remonte à l'année 1910. Cette année-là, les marcheurs du Sart ont revêtu leur uniforme pour témoigner leur joie au baron de Giey, déjà bourgmestre du Sart, conseiller provincial et élu au Sénat. Dans son excellent ouvrage intitulé « Les processions et la marche militaire de la Saint-Feuillen à Fosses-la-Ville », Maurice Chapelle et Roger Angot regrettaient la disparition d'un des plus beaux fleurons des Marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse. |
Le renouveau. En 1980, Mr André Poulain et son comité souhaitaient faire réssuciter la Marche et aussi y mettre une "touche" finale. Aprés de multiple recherches historiques, le comité se pencha sur l'origine du nom du village. C'est parti du mot "stache" , qui signifie en vieux français "potence" et comme dans les villages environants, pourquoi ne pas terminer la Marche par un feu de file ? mais tirer sur qui ou vers quoi ? Peu aprés la révolution française de 1789, nos régions sont annexées par la France. Le premier juin 1793, 700 à 800 hommes entrent dans Sart-Eustache et dévastent l'église malgré l'opposition des villageois, notamment du marguillier Jean Stassart. L'idée était là. Placer une potence sur le parvis de l'église, y pendre un envahisseur français, le Sans-Culotte du nom des révolutionnaires, et représenter les villageois défenseurs de l'église par les Marcheurs du Sart. Il ne s'agit nullement d'une reconstitution historique, aucun révolutionnaire français n'a été pendu ni fusillé par les villageois, au contraire, ils en impossérent aux habitants du village. Là, commence la partie folklorique qui est quelque fois difficile à expliquer aux Marcheurs dont certains portent le même costume que celui qu'ils massacrent ... et tout ceci le lundi soir en fin de Marche ! En cette année 2005, la Marche a fêté son 25e anniversaire et a reçu en novembre le trophée de l'AMFESM. |